J’ai fini mon travail de recherche sur les médias sociaux et je soutiens ma thèse dans quelques jours (lundi, pour être exacte). Quel travail d’enrichissement ! J’ai vraiment apprécié cette immersion et je vais continuer mes pérégrinations SoMe. SoMe, parce que j’ai enfin trouvé « ma voie », celle par laquelle mes choix professionnels prennent tout leur sens et So Me, parce que Social Media of course.
Celle par laquelle mes choix professionnels prennent tout leur sens ? Oui, mes amis et collègues ne pourront me contredire, l’humain a toujours été au cœur de mes préoccupations. Pour moi, même lorsque je devais trouver des leviers de création de valeur dans les missions qui m’ont été confiées, je ne pouvais pas faire abstraction de cette ressource. Et là où l’humain a été placé au centre, les effets ont été décuplés.
Ainsi, dans une entreprise de transports : l’audit de communication que j’ai réalisé a révélé les prises en compte humaines nécessaires pour que les équipes soient plus performantes. Les dysfonctionnements, d’ailleurs, n’étaient pas ceux que l’on croyait et le Comité de Direction, Président en tête, a eu l’intelligence et l’humilité de le reconnaître, de quitter sa vision, pour remettre en cause ce qui était nécessaire. Ce qui avait motivé cet audit : des grèves à répétition, qui se sont arrêtées d'elles-mêmes, suite à cet audit et les actions qui ont été mises en place par la suite. Quand je vois l’évolution de cette entreprise, qui connaît un succès phénoménal, je pense que c’est certainement lié à cette formidable capacité d'écoute et de remise en cause du Comité de Direction. Le président a compris que la première richesse d’une entreprise, ce sont ses salariés.
Ainsi aussi, pour un site touristique semi-privé, semi-public. Lorsque je suis arrivée, le site existait depuis 5 ans, les gens venaient un peu par hasard, mais revenaient rarement. Avant de faire quoique ce soit, il fallait comprendre pourquoi. C’est ainsi que je suis allée à la rencontre des clients. Et ils m’ont dit ce qui faisait qu’ils s'arrêtaient et ce qui ferait qu’ils reviendraient peut-être. Dans ces entretiens, j’ai pu aussi mesurer le décalage entre la valeur perçue du site et sa valeur réelle. Ces remontées d’information liées au fait que j’avais assisté de l’intérieur à l’implantation des Center Parcs en France, m’ont fait proposer les options qui ont permis de développer la valeur du site, perçue et réelle, puisque le chiffre d’affaires a presque doublé la saison d’après et le taux de fréquentation s’est élargi sur les périodes où il est moins difficile de faire venir du monde : les basses saisons et, en partie, les moyennes saisons.
Je pense qu’une personne en particulier n’est pas étrangère à mes prises de position en matière de nécessité d’écouter les clients, internes et externes : le fondateur des Center Parcs, maintenant décédé, Piet Derksen. D’ailleurs, je souhaite rendre hommage à cet homme par ce billet. J’ai participé, du haut de mon adolescence, à plusieurs « repas d’affaires » avec lui et il expliquait ce qui avait motivé la création de ces centres et ce qui en avait fait le succès. Nous avons eu aussi l’occasion d’échanger à plusieurs reprises seul à seule et c’est certainement lui, avec sa passion et son humilité qui a contribué à me convaincre que prendre en compte l’humain, cerner les cœurs et répondre à un besoin ou une demande sont autant d’éléments importants qui, s’ils sont bien réalisés, contribuent au succès commercial d’une entreprise.
Au cours de ma formation à l’Essec, j’ai réalisé que mettre l’humain (le client, qu’il soit interne ou externe) n’est pas une utopie ou l'apanage de quelques idéalistes éclairés, mais une nécessité pour continuer à générer de la valeur pour l’entreprise. Beaucoup de cours tournaient en ce sens. « Le client, c’est celui qui a l’actif pécunier de l’entreprise dans sa poche » ne cessait de répéter l'un des professeurs. Il faut donc en prendre soin. Et je pense que l’essor des médias sociaux fait que les entreprises ne peuvent plus faire l’impasse de cette réalité car l’enjeu n’est plus tellement de « faire du chiffre » dans l’immédiat, dans une vision court-terme, mais voir si, demain, l’entreprise sera encore là, aura encore des clients qui lui font confiance. Internet casse les frontières, exacerbe la concurrence. L’enjeu est, certes, à très court terme, continuer à générer de la valeur, mais aussi à long terme : faire en sorte que demain, l’entreprise puisse continuer à créer de la richesse, se développer, car elle sera reconnue, recommandée et non pas éclipsée par un concurrent qui, lui, aura compris l’enjeu qui se joue avec les médias sociaux et s’y sera positionné intelligemment, orienté clients et pas seulement en utilisant ces canaux comme de nouveaux supports de vente ou de promotion.
L’expérience prouve qu’un client satisfait est un client fidèle. Et qu’il met en place un processus de recommandation et de caution, amplifié par l’effet « no limit » du web. Alors qu’un client qui vient juste faire un acte d’achat et qu’on regarde uniquement en fonction de son pouvoir d’achat peut décider, à qualité égale, d’aller acheter ailleurs. Ou de ne pas revenir. Et, auprès des siens, ne pas recommander d’aller à tel ou tel endroit, voire, s’il est influent, mettre en place une campagne de dénigrement s’il pense avoir été mal reçu. Ca peut arriver. C’est bien comme cela que nous fonctionnons au quotidien, quelle est la différence avec les clients d’une entreprise ?
Vous avez des expériences différentes, que vous aimeriez partager sur cet espace ? J'en serai heureuse.
En attendant, je vous souhaite un bon week-end,