Ce rêve, c'est : face à un besoin exprimé ou latent, plutôt que prendre quelqu'un de l'interne, même si cette personne ne fait pas l'affaire, lui proposer éventuellement un plan de formation qui matcherait avec ses aspirations et des besoins à venir de l'entreprise et, pour le besoin actuel embaucher une personne compétente et opérationnelle immédiatement... de l'extérieur.
C'est dans la culture, semble-t-il, des grandes entreprises... Certainement aussi un vieux reste de l'emploi garanti à vie. L'entreprise mesure-t-elle le coût d'une personne non adaptée à un poste, à court, moyen et long termes ? Met-elle en oeuvre les moyens pour identifier ces "trous dans la raquette" souvent dommageables pour la rentabilité réelle de l'entreprise, son développement ?
Aaaaahhhhhhh !!!!!! Si seulement...
Si seulement ces entreprises pouvaient quantifier le manque à gagner dans le fait de muter à un poste une personne pas tout à fait en phase avec les besoins.... L'entreprise ne gagnerait-elle pas par exemple à mettre en place un bilan de compétences suivi d'un reclassement interne ou externe pour cette personne qui, peut-être, pourrait avoir envie de voler vers d'autres cieux, et peut-être serait plus rentable "ailleurs" et engager cet autre venu d'ailleurs prêt à s'investir dans cette entreprise dans laquelle il (ou elle) souhaite s'investir totalement ?
Cette vision, logique, par certains côtés, compliquée par d'autres engrangerait immédiatement, c'est certain, des gains tangibles et intangibles pour l'entreprise :
- Ce salarié lassé qu'on cherchait à recaser trouve un nouvel essor ailleurs, pourrait devenir l'un des plus fervents ambassadeurs de ladite entreprise à l'extérieur : "vous vous rendez compte ? non seulement... mais en plus !!...." Et c'est important, pour l'image de l'entreprise et dans ces temps de concurrence exacerbée, cela peut contribuer au développement commercial car cette entreprise montrerait, en plus des qualités reconnues de ses produits et services, ce petit quelque chose en plus : l'humain qu'elle valorise effectivement.
- Ce salarié nouvellement recruté serait l'un de ses plus fervents ambassadeurs : "c'est top top top ! je travaille dans cette belle entreprise" sans compter que ses compétences seraient immédiatement opérationnelles et donc rentables pour l'entreprise.
- L'entreprise se donnerait les moyens d'atteindre ses objectifs en intégrant à son actif les compétences clés qui lui manquaient... tout en utilisant le budget formation rarement utilisé dans sa totalité. De plus, elle garderait dans ses forces vives des personnes réellement motivées et engagées tout en accompagnant (dans une certaine mesure, bien sûr) celles qui ont atteint les limites de leurs compétences ou qui ne sont plus tout à fait en phase avec ses objectifs et enjeux.
- Imaginez aussi l'ambiance de travail (que l'on retrouve dans les start-ups et qui pourrait manquer dans des entreprises d'autres tailles) conviviale, efficace.
C'est vrai, je crois, pour toutes les fonctions, mais plus encore pour celles rattachées au digital. Car, quoique certains peuvent laisser croire, elles ne s'improvisent pas. Et les apprendre sur le tas demande du temps... et coûte donc de l'argent. Le "test&learn", c'est bien, mais encore faut-il qu'il soit orchestré, organisé par des personnes qui pensent et respirent digital et qui sauront le valoriser dans tous les sens du terme.
Le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?