mardi 27 septembre 2011

Hommage personnel

Depuis cet été, je n'ai pas repris le chemin du blog ou des médias sociaux à titre personnel, bien que je l'ai pris à titre professionnel. Faute de temps, faute d'"accessibilité", pour reprendre un terme à la mode :-) et je m'en excuse sincèrement auprès des personnes qui viennent et reviennent sur ce blog, fidèles :-)

Je remercie chacun de ceux qui m'ont envoyé un message pour donner des idées de développement, de type forum ou autre. Promis, je vais regarder tout cela et voir comment les implémenter.

Ce soir, je reprends le chemin du blog pour rendre hommage à un grand homme qui, comme beaucoup de sa génération, a pu marquer par tout ce qu'il a accompli dans sa vie. Cet homme, c'est mon grand-père maternel qui s'est éteint tout à l'heure. Grand homme de par la taille, certes (ça ne surprendra pas ceux qui me connaissent ;-D), mais aussi de par la grandeur de coeur, la générosité, l'amour des histoires drôles et j'en passe. Sa place dans mon coeur et dans ma vie est plus celle d'un père que d'un grand-père. A l'âge de 6 ans, j'ai passé plusieurs mois dans sa famille, avec Yannick, sa seconde épouse et leurs deux enfants, Eve et Pierre. J'avais encore ma famille, mais mes parents ont jugé bon de m'envoyer en Pologne pendant un temps certain. Il y avait aussi mon oncle Jean-Marc, qui nous emmenait à l'école française... en deux chevaux décapotable. Je me souviens encore de certaines acrobaties qui relevaient plus de l'ordre du rodéo que d'autre chose :-D.

Né en 1922, Dan a quitté la Pologne en 1939, pour aller servir son pays et servir la France. Comme de nombreux polonais, dont certains sont revenus et beaucoup ne sont pas revenus. Arrivé en France après la guerre, après les camps, après les hopitaux, il a su construire sa vie d'une belle façon, tant personnelle que professionnelle. Je ne vais pas faire toute sa biographie, ce que je peux dire c'est que "tu vas me manquer, grand-père". Depuis plusieurs mois, une mauvaise chute l'été dernier, nous sommes préparés au fait que tu puisses partir. Il n'empêche. Tu fais un grand vide et je me sens orpheline ce soir. Merci pour tout ce que tu as accompli, merci pour ton humour et ta générosité. Tu avais tes défauts - de gros défauts pourraient dire certains - mais ils étaient compensés par de grandes qualités, une soif et un amour de la vie. Certes, on peut juger ta vie, mais en avons-nous la légitimité ? Ce que je sais, c'est que tu n'as eu de cesse, une fois la sagesse venue, de veiller à ce que la vérité, la générosité et le don soient tes compagnons de route.

Ce que je garde de toi, c'est ta joie, ton humour, ta générosité. Joie : tu étais dans la vie et le don. Humour : pas un repas, pas une rencontre ne s'étayait d'au moins une histoire drôle. Et dans les dernières années de ta vie, si on savait écouter, on voyait bien que tu parlais des personnes avec humour mais jamais méchanceté, à un x-ième degré, et laissais penser ceux qui pouvaient être indignés par tes paroles. Générosité : ta porte était toujours ouverte, et, avec Yannick, vous avez passé beaucoup de temps et d'énergie pour fonder une association première du nom "Les amis de Pierre" qui est un foyer pour les personnes fragiles, mais qui n'ont pas de lieu d'accueil.

Merci grand-père, pour tout ce que tu as donné. J'espère que tes derniers instants n'ont pas été trop emprunts de souffrance. Tu ne pouvais plus parler, mais on voyait ton corps souffrir. Et, là encore, tu as montré la force de ton tempérament... et ta douceur. Je te souhaite une belle route et, surtout, un bel aboutissement. Je te souhaite que l'au-delà, s'il existe, te comble par-delà tes espérances, tu le vaux bien.

Ta petite fille Marie-Bé