Paris impertinente, Paris majestueuse.... J'adore Paris. Les rues sont dégoûtantes, les métros bondés, la foule que l'on croise agressive, souvent pressée, les voisins bruyants, mal polis, égocentriques, encombrants, mais... J'adore Paris.
Je suis assise dans un café, à travailler sur ma thèse (je ne travaille pas chez moi, à cause de l'un des problèmes évoqués ci-dessus et parce que je n'ai pas de cheminée permettant de me réfugier au coin du feu, pour puiser l'inspiration et le réconfort). De temps à autre, je lève le nez de mon travail. A chaque fois, que ce soit aux tables du café ou derrière les grandes baies vitrées, ce ne sont jamais les mêmes personnes que mon regard croise. Hormis, bien sûr, les serveurs, agréables et souriants... Bien plus que leur patron, qui était hurlant quand je suis rentrée, ce qui m'a fait hésiter à tourner les talons mais... C'est aussi ce paradoxe-là, Paris, non ?
Certes, je m'isole du bruit ambiant en écoutant en boucle Stanislas ou Scala&Kolacny Brothers, à fond dans mes oreilles, grâce à ces écouteurs magiques et discrets qui vous isolent vraiment (et grâce auxquels vos voisins ne se font pas agresser par les basses ou aigus des musiques qui caressent ou martyrisent les oreilles, selon l'intensité de la différence entre vos goûts musicaux et les leurs).
Certes, je suis aussi en train de siroter un GinTo merveilleusement dosé, sous les yeux choqués du serveur qui, à la vue de la liasse de papiers étalés sur la table à la prise de commande, m'a regardée droit dans les yeux, me demandant "vous êtes sûre ??". "Pourquoi pas..." Et, même si je rechigne à boire autre chose qu'une tasse de thé ou un verre d'eau, de coca ou de jus de fruit habituellement, lorsque je dois solliciter mes neurones de façon soutenue, j'avoue que, parfois, un verre à la main ou à côté de soi peut laisser jaillir l'inspiration... ou la motivation.
Ce soir, je trouve que les gens que mon regard croise sont détendus, heureux. Je ne sais pas si c'est un cocktail de tout ce qui est décrit ci-dessus ou juste parce que c'est vendredi soir, lendemain de jour férié, dans une douceur d'automne peinant à arriver.
Paris grandiose, Paris excessive, Paris envoûtante, Paris délirante... Peut-on qualifier encore Paris ? Je ne sais, les changements vont si vite. Comme le disait un chauffeur de taxi tout récemment : "Avant, les parisiens avaient l'arrogance et l'esprit. Aujourd'hui, il ne reste plus que l'arrogance". Je ne sais pas si c'est vrai de tous. La seule chose que je puisse dire, c'est : Paris, I love you. Et si je devais te quitter, ce serait pour un quotidien plus doux (lorsque l'enfant paraît, le regard change, les priorités évoluent, on ne décide plus uniquement pour soi, mais aussi pour ces petits êtres que la vie nous a confiés). Si je devais te quitter, ce serait à regret, quoiqu'il en soit.
Merci à cette conjonction d'événements qui m'a fait vivre une expérience farfelue. Merci aux personnes présentes ou de passage avec lesquelles je l'ai vécue, à l'insu de leur plein gré sauf, peut-être pour cette anglaise et cette italienne avec lesquelles j'ai échangé quelques mots et quelques émotions. Merci à ces voisins insupportables (ils ne sont pas tous comme cela, heureusement) et ces travaux dans l'immeuble qui n'en finissent pas et qui m'ont fait fuir mon appartement ce soir. Merci à la vie. Et merci à vous car, si vous m'avez lue jusque là, c'est que vous avez trouvé une petite flamme, sans doute, dans ce billet ou un écho à un état que vous connaissez sans doute.
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