mercredi 24 novembre 2010

Jean-Michel Basquiat au Musée d'Art Moderne de Paris

Je vous en parlais ici, ça y est, j'y suis allée, j'ai enfin vu l'expo Basquiat hier. Quelle beauté, quelle grandeur ! C'est à couper le souffle.

Alors, rassurez-vous, je n'ai pas tout aimé : j'ai adoré certaines toiles, d'autres m'ont effrayée et d'autres m'ont plongée dans la méditation, comme si le temps suspendait son vol, pour paraphraser un éminent poète.

Que dire de cette exposition unique. Tout d'abord merci. Merci à ma marraine, qui m'a donné l'occasion de découvrir les toiles de cet artiste en vrai... et de le faire avec elle ;-). Merci aux organisateurs de l'exposition qui ont su raconter l'histoire de Jean-Michel Basquiat et l'agrémenter de phrases de son cru et de photos de lui. Merci aussi à tous ceux qui ont accepté de se séparer pour un temps de leur oeuvre d'art (particuliers, fondations ou galeries) pour qu'ait lieu cette exposition unique.


 

En vrac, spontanément, qu'est-ce qui m'a le plus fascinée ? La façon qu'a Jean-Michel Basquiat de peindre, puis repeindre par dessus pour ne montrer du dessin original qu'une expression, parfois isolée, parfois agrémentée de superpositions nouvelles. C'est comme s'il y avait plusieurs vies dans chaque oeuvre réalisée. Ou plusieurs respirations. Et il faut bien souvent s'attarder, contempler pour voir apparaître certains détails qui ne se laissent pas révéler dès le premier regard.

Ce qui m'a marquée aussi, c'est l'humour avec lequel il fait certaines mises en graphisme. Il copie délibéremment ce qui l'entoure, puis le transforme. Il s'appuie sur le quotidien pour exprimer ce qu'il porte en lui. Si j'avais un catalogue, là, tout de suite, je vous montrerai les oeuvres auxquelles je pense quand je vous écris tout cela : c'est frustrant de ne pas pouvoir vous montrer de quoi je parle. Et c'est aussi l'énergie qui se dégage de chacun des tableaux, l'énergie et le mouvement. Et parfois le sourire. Ou le rire (au-delà de mâchoires parfois un peu trop présentes)...


Les masques africains, le "S" de ce super-héros que Basquiat s'approprie, le côté décharné de certains personnages, la main tendue vers le sol qui revient souvent, une oreille droite disproportionnée souvent, la couronne - souvent présente dans les dessins (Basquiat Grand-Prêtre ?) et celle qui est devenu sa signature - et surtout les dents - quand elles ne sont pas dessinées, il écrit le mot "teeth" sur ses oeuvres (j'avais vraiment mal aux dents en sortant de l'exposition, à force de voir ces machoires omniprésentes). Quelle richesse !

"Je ne suis jamais allé en Afrique, je suis un artiste qui a subi l'influence de son environnement new-yorkais, mais je possède une mémoire culturelle. Je n'ai pas besoin de la chercher, elle existe", se plaisait-il à dire. Et c'est vrai, ça se retrouve dans chacune de ses oeuvres.




A un moment, à la vision de l'une des quinze toiles co-créées avec Andy Warhol, j'ai eu tout à coup l'impression de voir le Mexique, dans l'éclat du vert, du jaune et du rouge, ainsi que le chapeau au-dessus de la tête. Je n'ai malheureusement pas noté le nom du tableau, je le regrette, car je ne le retrouve nulle part. De même ce tableau de la première période de sa vie où l'on peut se demander si ce n'est pas une figuration de la pêche miraculeuse : un homme semblant flotter au-dessus de l'eau, couronné et montrant un poisson qu'il vient de pêcher.

Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur Jean-Michel Basquiat, allez faire un tour ici, potomitan.info, site de promotion des cultures et des langues créoles, qui présente la rétrospective Basquiat organisée à la fondation Beyeler (Bâle - Suisse) en septembre dernier. Vous y verrez une analyse fine - et courte ;-) - de Basquiat et son feu intérieur, ainsi qu'une chronologie de sa vie qui montre, à tous ses détracteurs, que ce garçon était cultivé et doué. Notamment lorsqu'on sait que, de 1976 à 1977, il est inscrit à la City-As-School, un lycée alternatif, adapté aux enfants particulièrement doués. C'est d'ailleurs là que Basquiat créera Samo (r), son nom de grapheur, qu'il abandonnera au profit de Jean-Michel Basquiat, quand il décidera de passer définitivement des graffitis à la peinture proprement dite.

C'est sur ce site aussi que j'ai découvert (et vous aussi peut-être ?) que, en 1980/1981, Basquiat joue le rôle principal de Dowtown 81, film qui ne sortira qu'en 2000. Il y interprète pour l'essentiel son propre personnage, sur toile de fond Down-Town. Film expérimental ? Alternatif ? Certainement un peu des deux (je ne suis pas experte ès-Cinéma). Comme pour les oeuvres de Basquiat : on aime ou on n'aime pas, mais c'est frais et c'est vivant. Et pour moi, c'est à voir absolument. Une note de 7/10 sur imdb. Quand même. En voici un extrait, juste pour vous donner envie, enfin, c'est ce que je vous souhaite, tant je crois que cet artiste a ce quelque chose en plus qui démarque les "vrais" artistes, qui ont des choses à exprimer par leur art, qui le vivent et qui donc ne peuvent laisser indifférent et donc suscitent rejet ou adhésion, c'est sans équivoque :



Vous ne voulez pas faire 1h30 de queue pour aller voir Basquiat au Musée d'Art Moderne de Paris, car vous n'êtes pas sûr que ça en vaille le coup ? Allez à la Galerie Pascal Lansberg. Attention, c'est jusqu'au 4 décembre seulement !

Et si vous voulez une introduction à l'exposition du Musée d'Art Moderne, par culturebox, c'est juste ici :


Je vous souhaite une belle découverte. Et, pour éviter de faire 1h30 de queue, n'hésitez pas à acheter votre billet sur le site du Musée, ou en cliquant directement ici !

Marie-Bé

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